Cariatides en pied 19 rue des Halles
Cariatides en pied 19 rue des Halles I er arrondissement
Architecte, Jean Lobrot, sculpteur Charles Gauthier, 1869
Cette rue ouverte en 1854 doit son nom au voisinage des Halles centrales. Sa percée a absorbé le Cul de Sac Rollin Prend Gage et les rues de la Tabletterie, des Fourreurs et de la Limace. Le Cul de Sac Rollin Prend Gage aboutissait entre les numéros 37 et 39 de la rue des Lavandières Saint opportune ; il datait de 1300 et avait alors porté le nom de Baudouin PrendGage. La rue de la Tabletterie commençait 47 – 49 rue Saint Denis et finissait 30 rue de la Hanterie en 1218, nom remplacé en, 1495, par celui de la Tabletterie. La rue des Fourreurs commençait 1 – 2 places Sainte Opportune et finissait 12 – 14 rue des Déchargeurs. Elle s’était appelée aux XIII, XIV et XV eme siècles, de la Cordouannerie ; elle prit le nom des Fourreurs au XVII eme siècle (de nombreux fourreurs y étant alors installés) et elle porta un temps, au milieu du XVIII eme siècle, celui de Petite rue Sainte Opportune, la rue de la Limace lui faisait suite. Elle commençait 11 – 15 rue des Déchargeurs et finissait 14 – 16 rue des Bourdonnais. Appelée vers 1300, de la Mancherie, elle prit, vers 1412, le nom de rue de la Limace, dont on ignore l’origine. Comme elle faisait anciennement partie de la Place aux Pourceaux, nommée par la suite Place aux Chats, et rue de la Place aux Chats. On est ici en présence de deux sculptures de facture classique, représentées en pied. La sculpture, œuvre du statuaire Charles Gauthier, est d’une exécution raffinée et de qualité, notamment au niveau des mains et du visage, mais surtout du drapé complexe du vêtement retombant en larges plis jusqu’au pied de la statue, avec une très belle ceinture enserrant la taille des cariatides. Les bras semblent, quant à eux, porter le balcon du premier étage. L’ensemble , parfaitement proportionnée, est l’œuvre d’un artiste de talent, , montrant une grande maîtrise de l’anatomie de la part du statuaire. Une décoration végétale entoure un cartouche rectangulaire où est sans doute inscrit le nom de l’entreprise commanditaire de ce travail de décoration. La chevelure des cariatides est constituée de motifs floraux, dans une coiffure très élaborée, ornée de motifs décoratifs dont la chevelure retombe en arrière s’arrêtant aux épaules. Le visage est lui aussi fort bien sculpté, tout en restant cependant inexpressif. L’attitude des deux cariatides est fortement emprunte de néo clacissisme, montrant un souci de rappeler l’Antiquité grecque dont s’inspirent ces créations ; une inspiration caractéristique de l’époque Napoléon III. On a la même raideur qu’au 14 quai de la Mégisserie et aussi la même idée néo antiquisante. Ces cariatides servent de support à un balcon filant orné de ferronnerie, très typique du XIX eme siècle. Ces œuvres ont une certaine raideur traduisant un manque d’imagination de la part du commanditaire auquel a dû peut être se plier le sculpteur, bien que ce soit avec beaucoup de talent.