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Cariatides,atlantes, sculptures en façade à Paris
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20 mai 2012

Cariatides en pied 14 quai de la Mégisserie

 

Cariatides en pied 14 quai de la Mégisserie I er arrondissement

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Architecte Henri Blondel, sculpteur Aimé Millet, 1860

Ce quai fut construit en 1369 sous le nom de la Saunerie ; il le devait  à la proximité du port au sel et du grenier à sel, situé d’abord rue de la Saunerie. Sa section comprise entre la place du Châtelet et la rue de l’Arche Popin (Edouard Colonne) se nommait, au XVII eme siècle, la Vallée de la Misère, ou la Paillarderie, et le reliquat, quai de la Mégisserie, en raison des Mégissiers [1](ainsi que le quai de Gesvre) qui y exercèrent leur activité depuis le début du XIII eme siècle jusqu’en 1673, année où ils durent s’installer au bord de la Bièvre. Refait en 1529, élargi en 1769, ce quai fut ensuite désigné sous le nom de la Ferraille, dû aux marchands de vieux fers qui étalaient leur marchandise le long du parapet. Il fut, sous la Régence, le siège du commerce des racoleurs ; ceux – ci achetaient, à raison de 20 à 30 livres selon leur taille et leur force, les hommes nécessaires à l’armée. Ces racoleurs exerçaient leur activité juchés sur des tonneaux ou bien s’installaient dans des cabanes de toile où étaient accrochées des banderoles alléchantes ; des filles publiques rémunérées rabattaient vers eux jeunes gens, étudiants et ouvriers infortunés auxquels ils exposaient les avantages que leur vaudrait un engagement dans l’armée. Le marché aux fleurs se tint sur ce quai, avec la vente des oiseaux, avant que Napoléon l’ait transféré, en 1809, à son actuel emplacement.                                  Le quai de la Mégisserie recevait la rue de la Saunerie, de 1256, absorbée par le théâtre du Châtelet qui reliait ses numéros 2 et 4 aux numéros 11 et 13 de la rue Saint Germain l’Auxerrois ; son nom était dû au grenier à sel installé jusqu’à son transfèrement au XVII eme siècle, dans la rue Saint Germain l’Auxerrois. Ce quai passait au – dessus de la rue de l’arche Popin   (Edouard Colonne), recevait les courtes rues des Quenouilles et des Fuseaux (Bertin Poirée) et, finalement, passait  au – dessus de l’Arche Marion (Des Bourdonnais) pour se terminer place des Trois Maries (rue de la Monnaie). Au numéro 14 mourut l’académicien Henri Bardoux en 1910. Aujourd’hui, le quai de la Mégisserie est connu pour ses commerces d’animaux domestiques et de plantes d’ornement ; c’est un lieu animé en bordure de Seine où se pressent de nombreux touristes visitant Paris.

Les deux cariatides en pied, encadrant un portail, sont l’œuvre du sculpteur Aimé Millet et datent de 1860 ; l’architecte qui bâtit cet immeuble était Henri Blondel. Leur style est néo – classique ; on appréciera notamment le drapé raffiné du vêtement des deux statues, œuvre d’un sculpteur de talent. L’ensemble, malgré un clacissisme quelque peu figé offre une grande qualité d’exécution ; Millet a quelque peu innové par rapport aux représentations classiques en découvrant en partie la poitrine des deux cariatides leur donnant une certaine sensualité, procédé qui fut repris par d’autres sculpteurs de la même époque. La pose, quant à elle, est classique et peu inventive, correspondant à l’interprétation néo - antiquisante que fournissait cette période du XIX eme siècle (Ce type de sculpture en pied est inspiré des cariatides de l’Erechtèion à Athènes). La sculpture est délicate et très bien proportionnée, les mains sont fines et leur exécution de grande qualité. Les visages sont, quant à eux, peu expressifs, malgré la qualité de la sculpture. Dans les écoinçons, au portail, on a une décoration végétale qui vient renforcer l’effet décoratif des deux statues donnant à l’ensemble son homogénéité stylistique. Comme il sied à ce type de sculpture, elles soutiennent un entablement supportant un balcon. Elles ne renvoient pas à une signification iconologique particulière, on pourrait dire qu’elles se suffisent à elles – mêmes par leur seule présence mais qu’elles sont l’expression d’un travail de commande parfaitement exécuté mais peu imaginatif, ce qui se situe bien dans l’esprit de cette période du XIX eme siècle.



[1] Tanneurs de peaux de petite taille

 

 

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Cariatides,atlantes, sculptures en façade à Paris
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